En France, les instituts catholiques, ou « cathos », sont des établissements d’enseignement supérieur privés offrant une alternative aux universités publiques. Ces institutions, reconnues pour leur rigueur académique, leur encadrement personnalisé et leurs infrastructures modernes, attirent de plus en plus d’étudiants chaque année. Bien qu’elles impliquent des frais de scolarité plus élevés que les facultés publiques, les instituts catholiques séduisent par des taux de réussite supérieurs et une approche pédagogique tournée vers l’épanouissement personnel. Nous explorerons ici l’histoire, le fonctionnement et les avantages des instituts catholiques en France.
Que sont les Instituts Catholiques en France
Les instituts catholiques ont vu le jour à la suite de la loi Laboulaye de 1875, qui a instauré la liberté de l’enseignement supérieur en France. Cette loi a mis fin au monopole de l’État sur l’enseignement supérieur et a permis la création de plusieurs universités catholiques. Les cinq établissements historiques, fondés entre 1875 et 1876, sont l’Institut Catholique de Lille, l’Institut Catholique de Lyon, l’Institut Catholique de Paris, l’Institut Catholique de l’Ouest à Angers et l’Institut Catholique de Toulouse.
Les instituts catholiques sont des établissements privés à but non lucratif, régis par un statut associatif. Ils sont reconnus d’intérêt général par l’État français, sous la forme d’établissements d’enseignement supérieur privés d’intérêt général (EESPIG). En dépit de leur statut privé, ces institutions coopèrent avec l’État pour la délivrance de diplômes nationaux, comme la licence ou le master, en partenariat avec des universités publiques ou via des jurys rectoraux organisés par les académies. Ces établissements peuvent également délivrer leurs propres diplômes, y compris des diplômes canoniques reconnus par le Saint-Siège, dans des disciplines telles que la théologie ou le droit canonique.
Le réseau des Instituts Catholiques
On recense actuellement treize instituts catholiques en France, regroupant environ 80 000 étudiants, soit un peu plus de 4 % de la population étudiante nationale. Ces établissements sont membres de plusieurs réseaux internationaux et européens. Parmi les principaux instituts catholiques, on trouve :
- Institut Catholique de Lille (1875) – également appelé Université Catholique de Lille, membre de l’Alliance Universitaire Polytechnique Hauts-de-France.
- Institut Catholique de Lyon (1875) – ou Université Catholique de Lyon, membre de la ComUE Université de Lyon.
- Institut Catholique de Paris (1875) – avec des antennes à Reims et Rouen.
- Université Catholique de l’Ouest à Angers (1875) – avec des antennes à Nantes, Niort et Guingamp.
- Institut Catholique de Toulouse (1876) – couvrant le Sud-Ouest de la France.
- Institut Catholique de Rennes (1989) – et d’autres institutions plus récentes comme l’Institut Catholique de Vendée et l’Institut Catholique Européen des Amériques à Fort-de-France.
Fonctionnement et pédagogie des Instituts Catholiques
Le fonctionnement des instituts catholiques se distingue de celui des universités publiques par une pédagogie plus proche de celle des grandes écoles. La taille des promotions est plus réduite, variant de 20 à 150 étudiants selon les filières, ce qui permet un suivi plus personnalisé. Par exemple, à l’Université Catholique de l’Ouest (UCO), les promotions comptent en moyenne 6000 étudiants répartis sur plusieurs sites. Cette taille humaine favorise une proximité avec les enseignants, qui jouent souvent un rôle de coachs auprès des étudiants.
Cette approche personnalisée se traduit également par des taux de réussite nettement supérieurs à la moyenne nationale. Selon le Ministère de l’Enseignement Supérieur et les communications des différents instituts, en 2023, 70 % des étudiants en première année de licence dans les instituts catholiques ont validé leur année, contre seulement 34,6 % dans les universités publiques. Ce résultat peut s’expliquer par une meilleure assiduité en cours, vérifiée par les instituts, ainsi qu’un encadrement plus strict. Le personnel pédagogique reste particulièrement disponible pour répondre aux besoins individuels des étudiants, à travers des entretiens réguliers et un suivi personnalisé.
Une vie étudiante active et enrichissante
Les instituts encouragent fortement la participation à la vie associative et offrent de nombreuses opportunités aux étudiants de s’impliquer dans des projets sociaux, culturels et sportifs. Les campus abritent souvent diverses associations étudiantes, qui organisent des événements, conférences et actions humanitaires. Les échanges internationaux sont également un aspect clé de la formation dans ces institutions. Les étudiants peuvent participer à des programmes d’échanges parmi le catalogue d’universités partenaires comprenant également les nombreux autres instituts catholiques du monde. En guise d’exemple, l’ICP (Institut Catholique de Paris) propose à ses étudiants plus de 135 universités dans son catalogue de mobilité internationale. Parallèlement, les instituts proposent à leurs étudiants d’opter pour des formations en alternance.
Les stages sont également obligatoires dès la première année dans de nombreuses filières, ce qui permet aux étudiants de renforcer leurs compétences professionnelles et de tisser des liens avec le monde socio-économique. Cette intégration précoce dans le monde du travail améliore considérablement l’insertion professionnelle des diplômés.
Frais de scolarité et aides financières
Le coût moyen d’une année dans un institut catholique varie entre 3000 et 10 000 euros, selon l’établissement et la filière. Ces frais peuvent sembler élevés comparés aux 200 à 500 euros d’une université publique, mais sont justifiés par la qualité des infrastructures, le suivi personnalisé et les programmes d’accompagnement offerts. En outre, ces frais sont souvent modulés en fonction des revenus des familles.
Les étudiants peuvent bénéficier de diverses aides financières pour alléger le coût de leur scolarité. Les instituts catholiques comptent en moyenne 35 % d’étudiants boursiers, un taux similaire à celui des universités publiques. Les bourses de l’État, comme celles proposées par le Crous, sont accessibles aux étudiants des instituts catholiques, et certains établissements offrent également des bourses de solidarité ou d’excellence en fonction des performances académiques.
Les raisons du succès croissant des Instituts Catholiques
Le nombre d’étudiants inscrits dans les instituts catholiques a doublé entre 2003 et 2016, passant de 14 000 à 29 000, une croissance bien plus rapide que celle des universités publiques. Plusieurs raisons expliquent cet engouement :
- Taille humaine : les promotions plus petites permettent un suivi personnalisé et une plus grande proximité avec les enseignants.
- Taux de réussite élevé : les instituts catholiques affichent des taux de réussite bien supérieurs à la moyenne nationale, notamment grâce à un encadrement rigoureux et un suivi de l’assiduité.
- Formation axée sur l’humain : les enseignements proposés dans ces établissements véhiculent des valeurs humanistes et éthiques. Ces formations incluent des cours d’éthique et d’humanités, adaptés aux problématiques contemporaines.
- Insertion professionnelle : grâce aux nombreux stages obligatoires, les diplômés des instituts catholiques bénéficient d’une meilleure insertion professionnelle.
Un autre facteur du succès des instituts catholiques réside dans leur accessibilité nationale. Contrairement aux universités publiques, qui appliquent une sectorisation géographique pour l’admission, les instituts catholiques sont ouverts à tous les étudiants, sans priorité académique. Ainsi, un étudiant résidant à Marseille peut tout à fait postuler pour un cursus à l’Institut Catholique de Paris, situé au cœur du 6e arrondissement.
De plus, les infrastructures des instituts catholiques sont constamment modernisées pour répondre aux besoins des étudiants. Par exemple, l’Université Catholique de Lyon a récemment quitté ses locaux historiques pour s’installer dans une ancienne prison réhabilitée dans le quartier des Confluences. Ces investissements visent à offrir un environnement d’apprentissage moderne et adapté aux exigences actuelles de l’enseignement supérieur.
Les “cathos”, alternatives viables aux facultés publiques ?
Les instituts catholiques constituent une alternative de qualité aux universités publiques en France. Avec un encadrement pédagogique rigoureux, des taux de réussite supérieurs à la moyenne nationale, et une attention particulière portée à l’épanouissement personnel des étudiants, ces établissements continuent d’attirer un nombre croissant d’étudiants chaque année. Si les frais de scolarité peuvent sembler élevés, ils sont largement compensés par la qualité des infrastructures, l’encadrement personnalisé et les multiples aides financières disponibles. Grâce à leur approche éthique et leur réseau international, les instituts catholiques offrent à leurs étudiants un cadre de formation privilégié et une ouverture sur le monde. Ainsi, les formations de ces établissements représentent une excellente opportunité pour les étudiants désireux d’intégrer une grande école par la suite.