Racine disait « Point d’argent, point de Suisse » : mais la Suisse est-elle riche ? En tout état de cause, la Suisse est un des pays européens qui se porte le mieux avec l’une des économies les plus compétitives du monde et des Suisses qui occupent la première place mondiale en terme de fortune par habitant (voir le Global Wealth Report, 2019 Global Wealth Report 2023 | UBS Global). 56 000 ultras riches en Suisse et un pays surreprésenté dans le classement mondial des millionnaires, mais qu’en est-il du SMIC Suisse ? A combien s’élève-t-il ? Quel est le salaire minimum en Suisse ? Quelles sont les grilles de salaires suisses ? Bref, on dresse l’état des lieux des finances de nos voisins !
Le montant du SMIC Suisse
Le montant du SMIC Suisse a dépassé les 4400 euros bruts à Genève en 2023 afin de suivre l’inflation. En effet, cinq cantons avaient voté en 2022 pour un salaire minimum indexé automatiquement au cout de la vie. Au regard de l’inflation, le smic suisse est ainsi passé de 23,27 francs à 24 francs par heure soit 4368 francs suisses brut pour un temps de travail hebdomadaire de 42 heures : l’un des montants les plus élevés au sein de la Suisse elle-même.
Cependant, ce montant est à mettre en relief avec le niveau de vie en Suisse et l’organisation politique du pays. Ainsi, avant la forte période d’inflation, le cout de la vie suisse s’avérait être 17% plus élevé qu’en France : un revenu plus haut, mais une vie quotidienne plus onéreuse. Par ailleurs, le « smic » tel que compris en France, n’existe pas en Suisse en tant qu’Etat fédéral.
Le coût de la vie en Suisse
Le coût de la vie en Suisse est ainsi l’un des plus élevés en Europe, impliquant des niveaux de salaires plus hauts. Malgré tout, et bien que l’on constate dans les pays fondateurs de l’Europe (Allemagne, France, Italie, …) une hausse du cout de la vie, le coût de la vie Suisse reste stable bien qu’élevé. Cela influe évidemment sur le niveau du pouvoir d’achat : l’on constate une différence de 60% en moyenne entre les salaires parisiens et les salaires zurichois, le pouvoir d’achat est donc plus élevé en Suisse qu’au sein de la capitale française. Malgré tout, il existe une différence entre chaque canton suisse.
Donc, bien que le coût de la vie Suisse soit 56% supérieur au coût de la vie française, le salaire moyen reste plus élevé permettant ainsi un niveau du pouvoir d’achat plus haut.
L’histoire du SMIC Suisse : le rejet de la population
Il n’existe pas de SMIC Suisse au niveau national. La Suisse étant un état fédéral, chaque canton dispose d’une forte autonomie pour déterminer le montant minimum du salaire attribué aux travailleurs, chaque canton étant souverain.
Pour autant, le SMIC Suisse a longtemps été un projet défendu par le plus important syndicat suisse : l’UNIA. Avec ses 93 000 membres, ce dernier avait lancé une initiative en 2014 afin de défendre la protection des salaires équitables prônant ainsi la mise en place d’un salaire minimum suisse à 4000 francs suisses. Une initiative largement refusée par la population avec plus de 76% de « Non ».
L’on constate ainsi que la culture Suisse reste imprégnée d’une forte idée du fédéralisme et la population suisse a tendance à rejeter les décisions qui viendraient s’appliquer uniformément à l’ensemble du territoire. En protégeant les niveaux fédéraux, et donc les prises de décisions autonomes par cantons, les suisses estiment protéger leur économie.
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Le salaire minimum Suisse : quid des entreprises ?
L’on comprend donc qu’au niveau du pays, en tant qu’état fédéral, il n’y a pas de salaire minimum légal. Les salaires minimums varient en fonction des cantons. Les entreprises ont également leurs mots à dire, puisque de nombreuses entreprises ont fixé des salaires minimums par le biais de leurs conventions collectives de travail. En cela, il conviendra de chercher entreprise par entreprise, ou branche par branche, le niveau de salaire indiqué dans la convention correspondant au métier exercé ou l’activité de l’entreprise. Le syndicat suisse l’UNIA met à disposition de nombreuses conventions sur son site, il sera donc possible pour le candidat de les consulter au cours du processus de recrutement.
Le salaire moyen en Suisse
En moyenne, le salaire moyen suisse est de 5909,23 euros en 2023 (pour que l’on puisse comparer, le salaire moyen français est de 2424 euros) soit 70k brut annuel, environ. La Suisse se positionne ainsi parmi les pays ayant le niveau de salaire le plus haut, derrière le Luxembourg ou les Etats-Unis.
Malgré tout, l’on constate que le niveau du salaire moyen mensuel varie en fonction des villes : 7069 euros à Will, 1715 euros à Biasca, 4807 à Fribourg, etc. Chaque canton fixe ainsi sa propre politique. Toujours une histoire de fédéralisme !
| Villes Suisses | Montant du salaire moyen (en euros) |
|---|---|
| Fribourg | 4543 |
| Bellinzone | 4670 |
| Montreux | 4750 |
| Berne | 4772 |
| Biel | 4845 |
| Saint-Gall | 4875 |
| Sion | 5003 |
| Winterthour | 5145 |
| Lucerne | 5198 |
| Bâle | 5222 |
| Neuchâtel | 5558 |
| Lausanne | 5675 |
| Genève | 5770 |
| Aarau | 5878 |
| Nyon | 6540 |
| Zurich | 6741 |
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Le niveau d’imposition en Suisse : moins de pression
En tant qu’Etat fédéral, la Suisse s’est dotée d’un système fiscal à plusieurs étages. Il existe, en cela, de fortes disparités fiscales en fonction des cantons de résidence ou de votre commune. Il en est de même concernant l’impôt sur le revenu, différent selon les revenus et le statut (frontalier ou résident). Ainsi, par exemple, certains cantons suisses s’avèrent plus attractifs : Nidwald, Uri, Obwald, Zoug,… grâce à une pression fiscale inférieure à 30% (la pression fiscale correspondant à la somme d’argent en impôts versée par le contribuable par rapport au PIB d’un Etat). En comparaison, la pression fiscale suisse reste moins forte que celle des pays européens voisins : une pression fiscale qui se positionne à 50% au Royaume Uni, 45% en Allemagne, 43% en Italie et, donc, 40% en Suisse.
Le taux moyen d’imposition suisse s’élève à 40%, soit 1 point moins élevé que le taux français (égal à 41%). Malgré tout, la Suisse reste un des pays ayant les taux d’imposition plus élevés (basée sur une analyse de 86 pays).
