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Le Bachelor ACT de l’ESSEC et CY Université : rencontre avec le directeur du programme

Nous avons rencontré Aymeric Marmorat, entrepreneur social et serial entrepreneur depuis ses études. Il est aujourd’hui directeur du Bachelor Act, un programme en 3 ans qui permet d’être double-diplômé de l’ESSEC et de CY Cergy Paris Université. Ce dernier a ouvert ses portes en septembre 2022 pour une promotion de 31 élèves.

Nous vous présentons le parcours d’Aymeric et ce qui l’a amené à créer le Bachelor Act.

 

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Bonjour Aymeric, peux-tu te présenter, nous parler de ton parcours ?

Après ma terminale, je cherchais une formation courte et c’est vers le BTS MUC (Management des Unités Commerciales) que mon choix s’est tourné. J’ai adoré cette formation car elle était très pratique et tournée vers le monde de l’entreprise. Elle donnait aussi une certaine liberté dans les sujets à étudier et les expériences professionnelles. C’est aussi en BTS que j’ai monté mon tout premier projet et c’est cette formation qui m’a donné envie de poursuivre mes études. J’ai alors rejoint l’EM Normandie sur le campus du Havre. J’ai commencé à m’interroger sur le sens de ma formation et sur la nécessité de remettre l’économie au service des enjeux sociaux et environnementaux. J’ai alors créé avec un ami une association autour du développement durable dans laquelle je me suis beaucoup investi en parallèle à mes études. Grâce à une rencontre, j’ai découvert l’entrepreneuriat social que je n’ai plus quitté.

 

En tant que serial entrepreneur, peux-tu nous présenter rapidement les différentes entreprises que tu as fondées ?

Un peu avant de terminer mes études, je me suis demandé comment les entreprises pouvaient changer le monde. Faut-il les transformer de l’intérieur ou créer de nouvelles organisations qui intègrent dès leur création une raison d’être, un modèle économique viable et des impacts sociaux et environnementaux significatifs ?

C’est vers cette 2ème direction que j’ai commencé à me diriger en co-fondant Entrepreneurs Sans Frontières en 2006, un incubateur dont l’objectif est de former et d’accompagner les jeunes entrepreneurs sociaux dans la création de leur entreprise sociale. J’ai également co-fondé en parallèle La Ruche, le premier espace de coworking à Paris dédié aux entrepreneurs sociaux. A travers ces initiatives, j’ai pu rencontrer des femmes et des hommes exceptionnels qui ont à cœur l’intérêt général et qui à travers la création de leurs entreprises apportent des solutions concrètes aux grands enjeux contemporains. J’ai également côtoyé des pionniers de l’entrepreneuriat social et la nécessité de décloisonner les dimensions économiques, sociales et environnementales.

 

Mais les entrepreneurs sociaux ne sont pas assez nombreux et nous voyons bien qu’aujourd’hui toutes les organisations doivent se transformer de l’intérieur pour répondre aux enjeux de notre siècle. Cela nécessite des compétences. C’est alors qu’en 2010, j’ai rejoint en tant que Directeur, Enactus France pour former des milliers de jeunes à travers la France et développer leurs compétences pour agir au service d’un monde plus juste, inclusif et durable. Le principe est simple : accompagner les jeunes à s’engager dans leur lycée, dans leur école et dans leur université pour les causes qui leur tiennent à cœur. En s’engageant et en montant leur projet en équipe, ils développent leurs compétences et prennent confiance en leur capacité à changer le monde.

 

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Tu es donc très engagé pour les enjeux sociaux, écologiques et environnementaux. D’où te vient cette volonté de participer à la création d’une société plus responsable ?

Je pense que c’est avant tout générationnel. J’ai eu 40 ans cette année, je fais donc partie de la  Génération Y dont je me reconnais bien dans une partie de la définition, notamment sur la quête de sens. Ensuite, c’est aussi très lié à mon contexte familial : j’ai grandi dans des réalités sociales très différentes, ce qui a développé ma sensibilité et mon sentiment de justice. Enfin, je dirai que c’est lié à mes expériences : à travers les projets que j’ai menés pendant mes études, j’ai rapidement compris que je pouvais utiliser mes compétences et ma capacité d’agir pour apporter des réponses aux problèmes de société.

 

Aujourd’hui, tu es Directeur du Bachelor ACT de l’ESSEC et CY Cergy Paris Université. Peux-tu nous parler de la genèse du programme ?

Le Bachelor ACT est né du double-constat qu’il n’existait pas de formation pluridisciplinaire et professionnalisante sur les transitions accessible après le bac, tandis qu’une forte demande commence à s’exprimer du côté des recruteurs. A elle-seule, la transition écologique permettra la création nette d’environ un million d’emplois à l’horizon 2050, selon les estimations de l’Ademe.

Avec les équipes de l’ESSEC et de CY, nous avons imaginé ce diplôme pour permettre à des bacheliers, déjà investis dans des causes, de maximiser leur impact sur la société. L’objectif est de leur permettre de maîtriser la conduite de projets au service des transitions pour pouvoir ensuite agir en tant que professionnels dans les entreprises, les collectivités et les associations.

 

La première promotion du Bachelor ACT a fait sa rentrée cette année, qu’est-ce-qui caractérise les 31 élèves de cette promotion ?

La première chose qui caractérise cette promotion, c’est la motivation. La plupart des étudiants étaient engagés pour une ou plusieurs causes avant leur entrée dans la formation. Certains sont venus avec une sensibilité plus environnementale, d’autres plus sociale. Après 4 mois, tous s’accordent à dire que l’une et l’autre sont liées et que le changement ne peut-être qu’être systémique.

Au-delà de l’engagement qui est un véritable point commun, la promotion est très diverse. Comme nous sommes ouverts à toutes les options, nous avons des étudiants qui ont aussi bien des profils scientifique, économique ou littéraire. 30% des étudiants étaient en réorientation après une première année de licence. Avec 40% d’étudiant boursiers grâce aux exonérations des frais de scolarité, nous avons aussi une grande mixité sociale ce qui permet d’avoir un collectif au plus proche de la diversité de la société française.

 

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Les jeunes sont très sensibles aux enjeux climatiques et écologiques, que peut leur apporter le Bachelor ACT ?

La sensibilité aux enjeux écologiques et sociaux ne suffit plus. Il s’agit de transformer en profondeur nos sociétés, nos modes de vie, nos manières de produire et de consommer mais aussi de vivre ensemble.

Pour permettre aux jeunes d’acquérir les compétences essentielles aux acteurs du changement, nous avons organisé la formation autours de 3 grands piliers :

  • Analyser un système complexe à l’heure de l’anthropocène en comprenant les grands enjeux des transitions écologique, sociale et citoyenne tout en développant son esprit critique
  • Agir pour les transitions en apprenant à concevoir et piloter un projet, à collaborer et décider dans un collectif
  • Trouver sa voie en apprenant à apprendre, à se connaitre et en construisant ses projets d’avenir

 

C’est ainsi que la pluridisciplinarité prend tout son sens avec :

  • Des sciences naturelles pour comprendre le système terre et les liens entre le climat, l’activité humaine et le vivant 
  • Des sciences sociales pour comprendre les transitions et agir à l’échelle des sociétés et des organisations
  • Des sciences de gestion pour apprendre à agir dans un environnement professionnel

 

Comment vois-tu l’avenir du Bachelor ACT ?

Nous recevons de plus en plus de demandes d’étudiants et de parents très intéressés par la formation. L’enjeu pour l’avenir sera d’accueillir davantage d’étudiants tout en gardant ce qui fait notre particularité : les modalités pédagogiques, l’accompagnement individuel et la place donnée au collectif.

Nous souhaitons également élargir nos partenariats. A l’heure actuelle, nous avons été rejoints par Engie, Accor et la Fondation Schneider Electrique qui soutiennent la formation en proposant des stages et des cas concrets. Nous avons également noué des partenariats forts avec le Learning Planet Institute et le Campus de la Transitions qui interviennent dans les enseignements.

Enfin, nous réfléchissons également à créer notre propre campus qui puisse accueillir et incarner la formation tant d’un point de vue transition écologique que d’un point de vue innovation pédagogique.

 

Quels sont les débouchés après le Bachelor ACT ?

A l’issue du Bachelor ACT, les étudiants pourront soit poursuivre en Master (management, entrepreneuriat, sciences politiques, développement durable, etc.) soit entrer dans le monde professionnel.

Les étudiants pourront également exercer un large panel de métiers dans des secteurs comme : 

– Le secteur associatif et de l’économie sociale et solidaire (ESS)

– Les Institutions & collectivités nationales

– Le département DD/RSE des entreprises

Ils pourront aussi, s’ils le souhaitent, devenir entrepreneur social ou exercer l’un des nombreux métiers de demain… qu’on ne connaît pas encore !

 

Un dernier mot pour tous les jeunes soucieux du futur de la planète ?

Pour finir, je vous partage la citation de Margaret Mead, une anthropologue américaine que j’aime beaucoup : « ne doutez jamais qu’un petit groupe d’hommes et de femmes conscients et engagés puisse changer le monde. C’est même de cette manière que cela s’est toujours produit ». Si vous aussi vous avez assez de folie et de courage pour vouloir changer le monde, venez nous rencontrer lors d’un webinaire ou d’une journée porte ouverte dont vous retrouverez les dates sur www.bacheloract.fr 

 

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