Si HEC Paris est largement plébiscitée par les candidats de classe préparatoire, la Grande Ecole de Jouy-en-Josas fait également saliver bon nombre de candidats AST. Rencontre aujourd’hui avec Lou, ex-tenniswoman et candidate AST, aujourd’hui étudiante en Master à HEC !
Hello Lou, pourrais-tu rapidement nous expliquer ton parcours et comment tu en es arrivée au tennis ?
Bonjour ! Mon papa jouait au tennis, ma maman allait l’encourager lors des matchs par équipe le dimanche et m’emmenait avec elle. Je pense que comme la plupart des enfants, j’ai voulu faire comme mes parents. Ma mère m’a inscrit au mini-tennis lorsque j’avais six ans et je n’ai jamais lâché la raquette depuis. Ma passion pour le tennis a pris de plus en plus de place dans ma vie au fil des années. J’ai toujours réussi à concilier tennis et études même si pour cela j’ai dû adapter mon cursus scolaire. J’ai été en horaires normaux jusqu’en cinquième, ensuite j’ai intégré un sport études à partir de la quatrième jusqu’en seconde et pour mon entrée en première S je suis passée au CNED. J’ai fait trois ans (première, terminale et première année de licence) par correspondance. Puis, je suis partie aux États-Unis en tant que ‘student-athlete’. C’était très important pour moi d’avoir un diplôme. C’est compliqué de concilier sport de haut-niveau et études en France alors que le système américain le permet. J’ai étudié deux ans à l’université de Santa Barbara (UCSB) en Californie. J’avais une bourse pour quatre ans mais je suis partie en milieu de cursus, pour différentes raisons et notamment parce que je n’étais pas satisfaite de ce qui était proposé d’un point de vue tennistique. À mon retour en France j’ai validé une 3ème année pour avoir un bachelor en communication. J’ai ensuite mis entre parenthèses mes études pour la première fois afin de passer sur le circuit professionnel. Ce que j’ai fait pendant quasiment quatre ans.
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Comment s’est déroulée ta carrière ? Quels en ont été pour toi les moments les plus forts ?
Je me suis lancée sur le circuit à 21 ans. Cela représente 4 à 5 heures d’entrainement par jour 6 jours sur sept et 25 à 30 tournois par an si on évite les pépins physiques, ce qui a malheureusement moins été le cas pour moi sur la fin. J’ai principalement voyagé en Europe. Il y a uniquement deux moments dans l’année où je pouvais enchainer quelques semaines d’affilée à la maison, pour des blocs d’entrainement intensifs : la période foncière, au moment de Noël, quand il y a moins de tournois et en mai/juin pour préparer l’été et le passage à la terre battue. Le reste du temps, je me déplaçais sans cesse d’un pays à un autre, seule la plupart du temps parce que partir avec son entraineur coûte cher. Au mieux, j’ai atteint la 534ème position en simple et en double. En parallèle, j’ai été 30ème française pendant trois ans. Il y a deux moments forts que je retiens. Le premier c’est en junior. J’ai eu une très bonne année lorsque j’ai obtenu mon bac avec notamment ma sélection en équipe de France pour les deux championnats d’Europe, en individuel et par équipe. Le deuxième plus beau moment, ça a été lorsque j’ai remporté mon titre professionnel en simple. Je venais de gagner en double, j’étais en Sicile, c’était un prix de 15 000$, que j’ai gagné à l’issue d’une très belle semaine durant laquelle je ne perds pas un set et j’étais vraiment très satisfaite de mon niveau de jeu. En plus les matchs étaient retransmis en direct. Et lorsqu’à la fin du match, je regarde mon téléphone, ma famille m’avait envoyée une petite vidéo. Ils s’étaient filmés en train de regarder mon match, de célébrer à distance avec moi et c’était super chouette comme moment.
Avant son entrée à HEC Paris, Lou menait une vie de tenniswoman professionnelle.
Pourquoi avoir décidé de tenter d’entrer dans une école de commerce comme HEC Paris ?
Ma carrière tennistique était une super parenthèse, mais je m’étais donnée un temps limite pour jouer ; l’idée était de me donner les moyens d’aller au bout de ce que j’étais capable de faire. J’avais toujours en tête que, suite à mon bachelor, je reprendrais mes études pour suivre un master. J’étais convaincue (et je le suis toujours !) que j’ai encore énormément de choses à apprendre. Je ne me voyais pas forcément travailler dans le domaine de mon bachelor (communication) et je pensais que c’était important d’avoir des bases solides dans différents domaines pour pouvoir appréhender les différents aspects d’un projet, d’où l’école de commerce.
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Quels conseils donnerais-tu à un élève pour se démarquer au moment de l’écriture des essais ?
C’est une question très compliquée ! J’ai juste essayé d’être moi-même. L’objectif de ce dossier était que le jury puisse avoir la vision la plus précise possible de qui j’étais comme personne, de mes projets et de mes valeurs. Les sujets sont imposés mais on est libre de les orienter comme on le souhaite. J’ai donc parlé de choses qui étaient importantes à mes yeux. J’ai essayé d’être la plus honnête possible.
Comment as-tu préparé le Tage-Mage ? Quelle stratégie adopter pour le travailler efficacement en parallèle de ses études ?
Je ne suis pas forcément un bon exemple puisque je n’ai pas travaillé le Tage-Mage en parallèle de mes études (puisque je jouais au tennis). J’ai travaillé le Tage pendant le premier confinement, qui a été une aubaine de ce point de vue-là : alors que c’était impossible de me pencher dessus en étant sur le circuit parce que matériellement, c’est juste impossible de consacrer du temps là-dessus et psychologiquement (on est toujours dans l’enchaînement de matchs) le confinement a été l’occasion de souffler un peu. Ça n’a clairement pas été bénéfique à mon tennis, je n’ai pas pu m’entrainer pendant deux mois, mais ça a été l’occasion de réfléchir à ma reprise d’études, de repenser à ce qu’il fallait faire et donc, de me replonger dans le Tage. Le travail fut laborieux parce que j’avais lâché mes études depuis longtemps. Je suis partie de très, très bas. Au départ, rester concentrée pendant une seule des six épreuves de 20 minutes était déjà un vrai défi. L’avantage est que je suis une bosseuse, donc je n’ai pas eu peur de mon niveau catastrophique au démarrage et j’ai réussi à progresser rapidement. Je n’ai pas adopté de méthode particulière, j’ai juste épluché le bouquin et j’ai fait et refait des tests blancs..
Quels ont été tes scores au TOEIC et au Tage-Mage ?
J’ai un petit doute sur le TOEIC mais je crois que j’ai eu 970 et au Tage-Mage j’ai eu 407. Je n’ai eu à le passer qu’une seule fois et c’était super cool, surtout que j’avais eu l’impression de l’avoir totalement raté. J’étais ressortie de l’épreuve découragée, j’avais même racheté un nouveau manuel en vue d’une future session et en fait, je m’étais très mal évaluée !
Une fois l’admissibilité passée, quelles sont selon toi les bonnes méthodes à appliquer pour réussir les oraux ?
Concernant les oraux, je voulais être la plus préparée possible. Pour moi il n’y a pas de secret, l’entrainement est votre meilleur atout. J’ai énormément travaillé sur mon parcours et sur la manière de le présenter pour me montrer à mon avantage. J’ai beaucoup réfléchi à mes expériences, à ce qu’elles m’avaient apporté. Ça a été un sacré travail de réorganiser toutes les informations que j’avais accumulées pendant toutes ces années. J’avais demandé à deux personnes qui ne me connaissaient pas bien de me faire passer des simulations d’entretiens. Ensuite, c’est le même conseil que pour les essais. Si je suis admissible, ça veut dire que mon profil les intéresse ; donc ensuite, j’avais moins de pression pour les oraux. Encore une fois, mon seul objectif était d’être moi-même.