La question sous-jacente, celle du sens, que chacun peut trouver à exercer son métier apparaît comme déterminante pour les étudiants et les jeunes diplômés. Ils sont en effet de plus en plus nombreux à déclarer rechercher d’abord un métier qui réponde aux enjeux sociétaux et environnementaux.
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L’émergence d’une génération en quête de sens
Vous, nous, les étudiants et autres jeunes diplômés avons récemment pris la parole pour exprimer à AgroParisTech, HEC, Polytechnique ou encore aux Mines de Paris la nécessité que notre formation et nos postes soient en accord avec nos préoccupations sociétales, environnementales.
Si ces préoccupations occupaient certainement les générations précédentes, c’est un fait nouveau qu’elles soient exprimées de cette manière à l’occasion de remises de diplômes. Les écoles se voient reprocher de former à des métiers qui aggravent la crise écologique mais aussi que leurs entreprises partenaires fassent partie des plus polluantes. Cette génération apparaît à travers ces prises de position comme consciente des enjeux et en rupture avec les précédentes.
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Quête de sens : un constat relevé par le baromètre de l’EDHEC
A l’occasion de sa seconde mouture, le baromètre des enjeux du premier emploi de l’EDHEC insiste sur la nécessité pour les jeunes, étudiants comme diplômés, d’inscrire leur engagement professionnel dans des secteurs utiles à la société. Ainsi, 78% des étudiants en école de management interrogés ont déclaré que « l’impact sociétal sera un critère déterminant dans le choix de leur premier emploi ». Si la dimension sociétale recouvre un spectre large, ils sont une immense majorité à lui donner une consonance environnementale.
En effet, quitte à travailler sur un sujet sociétal, ils aspirent à travailler plutôt sur des enjeux environnementaux. En deuxième position viennent les enjeux éthiques puis l’égalité entre les hommes et les femmes. Nombreuses sont les entreprises qui ont profité de la loi Pacte pour se doter d’une raison d’être. Stratégie marketing ou réel engagement, cela semble en tout cas très pertinent pour recruter des jeunes talents puisqu’ils sont 50% à se déclarer « fortement incités à rejoindre une entreprise pour sa raison d’être.
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Premier emploi : un engagement à l’épreuve de la réalité
S’il est difficile de mesurer la mise en application de ces aspirations dans les choix réalisés in fine par ces diplômés, notons toutefois que les secteurs d’activité ayant leur faveur surprennent car demeurent contradictoires avec celles-ci. En effet les institutions financières, bancaires, les cabinets de conseil ou encore les entreprises du luxe caracolent en tête des secteurs d’activité qui auront leur préférence. Quoique n’étant pas les meilleurs élèves en matière d’engagement en faveur de l’environnement.
Notons toutefois que les secteurs auxquels nous pourrions nous attendre, au regard des souhaits exprimés par les étudiants, grimpent dans ces classements à l’image de l’eco-industrie ou des ONG. De plus, si les secteurs évoqués plus hauts ne sont pas reconnus pour la priorité qu’ils accordent à ces enjeux, ils n’en sont pas non moins conscients et ont, pour la majorité, constitué des équipes et mis en œuvre des chantiers majeurs de transformation.
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