Du secteur de la santé à l’IAE, il n’y a qu’un pas ! Découvrez notre échange avec Ibtihal qui, après des formations en nutrition et en sport, a décidé de rejoindre un IAE. Un parcours singulier et inspirant, notamment pour ceux qui préparent les concours d’admissions parallèles.
Bonjour Ibtihal, peux-tu te présenter ?
Bonjour, je suis Ibtihal mais tout le monde m’appelle Ibti. Je suis une étudiante de 23 ans en master II marketing et management des services au sein de l’IAE Paris-Est sur le campus de Marne-la-Vallée. Je suis en alternance dans la startup Barnabe.io. Et avant ça j’ai fait plusieurs formations et j’ai eu plusieurs expériences dans la nutrition et le sport.
Tu t’es initialement orientée dans le secteur de la biologie, de la diététique, pourquoi ce choix ?
Depuis que je suis en sixième, je souhaite étudier la nutrition et la diététique et être professionnelle dans ce domaine. C’était une vocation que je ne peux pas vraiment expliquer. La nutrition m’intriguait et ma passionnait depuis toujours.
J’ai donc longuement étudié les différentes possibilités pour atteindre cet objectif. J’en ai conclu qu’il fallait que je devienne diététicienne-nutritionniste. En France en 2018, il fallait soit faire un BTS diététique soit faire un DUT Génie biologie option diététique (désormais BUT). J’ai opté pour la seconde option car je voulais quitter le lycée et intégrer un établissement universitaire, autrement dit : passer au niveau supérieur pour moi.
J’avais tout de même compris l’enjeu d’avoir un bac+5 en France et j’ai donc d’abord poursuivi mes études en Bachelor Diététique et nutrition sportive afin de compléter ma première formation.
Pourquoi avoir le choix de t’orienter ensuite vers un IAE ?
Pour moi l’IAE, c’est le bon compromis entre une formation universitaire et une école de commerce. Ce sont des établissements sélectifs et publics, avec de belles valeurs, qui offrent une formation très riche, avec la possibilité de la faire en alternance.
Avec le recul, peut-être que j’aurais dû préparer les concours pour les écoles de commerce, mais je n’ai aucun regret. La formation est vraiment qualitative et le réseau intéressant. J’ai passé deux très belles années là-bas, avec des expériences assez intéressantes : présentation d’un projet lors d’une journée de recherche, semaine d’échange à l’étranger, travail avec Danone etc.
Tu réussis à allier « business » et « santé » grâce à ton alternance actuel…
Le secteur de la santé a besoin d’expertise business, marketing et management pour se développer et répondre aux enjeux d’aujourd’hui et de demain. Beaucoup de projets se développent en santé et j’en ai toujours eu conscience.
J’ai découvert par la suite que le secteur de la santé est très vaste et nécessite beaucoup de compétences diverses et variées.
Aujourd’hui je suis très fière de travailler dans une startup qui met le digital au service de la coordination des soins et de la prévention santé.
Après quelques années à me mettre au service des patient(e)s, je me mets au service des professionnel(le)s de santé pour les aider à accomplir leur mission. C’est un peu comme si j’aidais mes pair(e)s finalement.
En parallèle, tu développes le projet Entrepreneuriat Étudiant, peux-tu nous en dire plus sur ce projet ?
Ce projet peut se résumer à un podcast destiné aux étudiant(e)s passionné(e)s et attiré(e)s par l’entrepreneuriat. Il est né d’une frustration que j’éprouvais en écoutant des podcasts : celle du manque de diversité dans le podcasting français. Je voyais toujours les mêmes profils : homme blanc, fin de vingtaine, issu de la région parisienne, ayant grandi dans des conditions confortables, qui a commencé à entreprendre durant ses années en école de commerce. C’est très bien, mais il faut de tous les profils pour que chacun puisse s’identifier à quelqu’un et se dire « Moi aussi je peux le faire !
».
Avec Marlet, on a donc fondé en mai 2022 ce podcast qui s’appelait initialement Entre d’E Podcast. On y propose 2 formats principaux : l’Entracte, format court avec quelques conseils et astuces pour entreprendre et l’Entre nous, le format interview avec nos invité(e)s étudiant(e)s entrepreneur(e)s qui reviennent sur leur parcours atypique !
Aujourd’hui, il compte plus de 3000 écoutes, toutes plateformes confondues.
Entreprendre quand on est une femme : quels sont les avantages et les inconvénients ?
Entreprendre quand on est une femme, c’est pour moi une excellente manière de se libérer du monde du travail construit et développé pour les hommes. Clairement, la vie professionnelle n’est pas adaptée pour les femmes et on se retrouve très (trop) souvent perdantes. Le fonctionnement des femmes, qu’il soit physiologique ou psychologique, n’est pas le même que celui des hommes et pourtant nous devons quotidiennement nous y adapter, quitte à mettre notre santé – mentale, physique et sociale – à l’épreuve.
L’inconvénient, c’est que le monde entrepreneurial est aussi très masculin. Toutefois, nous disposons de plus de plasticité qui nous permet d’adapter notre projet, notre business à notre fonctionnement, nos besoins et nos objectifs.
L’avantage que ce soit un monde très masculin, c’est que les femmes font souvent l’exception, modulo les domaines d’expertise. De ce fait, les entrepreneurs sont souvent très enclins à nous aider et nous épauler. Je pense qu’on nous voit moins comme une menace, je ne sais pas. En tout cas, ça nous sert et c’est le principal.
Qu’est-ce que ce projet de podcast t’a apporté concrètement ?
Initialement ce projet c’était vraiment pour combler cette frustration que j’avais, m’amuser et augmenter la valeur perçue de ma marque personnelle (ou « personal branding »).
Finalement, il m’a apporté beaucoup plus que ça : de la visibilité sur Linkedin, un réseau agrandi grâce aux invités et à la promotion des différents épisodes, une expertise en podcast qui me permet de régulièrement conseiller différents (futurs) créateurs de contenu, l’invitation à d’autres podcasts qui sortent
prochainement … et la parution dans Objectif AST !
Concrètement du réseau et de nouvelles compétences en appui à toute ma stratégie de contenu sur Linkedin.
Un conseil pour les étudiants qui souhaitent entreprendre ?
De se lancer. Entreprendre quand on est étudiant c’est développer des compétences, des connaissances, de l’expertise, se confronter à l’échec qui fait partie de la vie professionnelle quoi qu’on veuille ou qu’on fasse… C’est la meilleure manière de mettre des mots sur ses peurs et de les surmonter. C’est un peu une thérapie finalement.
C’est aussi l’occasion de s’occuper et d’éviter de perdre son temps dans des activités qui ne sont pas très constructives disons (téléphone, réseaux sociaux, soirées trop fréquentes…).