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La méthode pour réussir son pitch d’entretien

Lors des entretiens d’admissibilité, le pitch d’entretien est sans doute l’une des premières occasions de faire forte impression face au jury. Il s’agit d’un exercice aussi bref qu’exigeant, où vous disposez d’environ une à deux minutes pour exposer votre parcours, vos motivations et vos ambitions. Ce moment-clé permet de poser les bases de l’échange à venir, de montrer que vous savez où vous allez, et surtout de prouver que vous êtes en parfaite adéquation avec les valeurs et les exigences de l’établissement. Pourtant, beaucoup de candidats tombent dans l’écueil d’un discours trop scolaire, trop long ou mal structuré. C’est là qu’une méthode correctement structurée fait la différence, elle offre un canevas clair, adaptable et redoutablement efficace pour présenter un pitch impactant et cohérent.

Pourquoi structurer son pitch est essentiel pour convaincre ?

Le jury n’attend pas un monologue ou une récitation de votre CV, mais bien un discours vivant, logique, et personnel. Structurer son pitch, c’est donner un fil conducteur au jury, l’aider à vous suivre, à comprendre vos choix et à cerner votre personnalité. Un bon pitch agit comme une carte de visite orale : il montre que vous avez réfléchi à votre parcours, que vous vous connaissez, et que vous avez un projet clair. Il doit à la fois rassurer, susciter l’intérêt et préparer le terrain pour les questions à venir. En adoptant une structure fluide, vous augmentez significativement vos chances de marquer positivement les esprits.

Préparer son pitch en 3 étapes clés

Un pitch réussi ne s’improvise jamais. Il est le fruit d’un travail préparatoire rigoureux. Trois grandes étapes s’imposent avant même d’écrire la première phrase.

  • L’introspection personnelle : il est indispensable de commencer par une réflexion honnête sur votre parcours, vos expériences clés, vos qualités, et vos axes de progression. Ce travail d’introspection permet d’identifier les éléments qui vous rendent unique et qui méritent d’être mis en valeur dans votre pitch.
  • La définition d’un projet professionnel cohérent : votre objectif professionnel doit être clair, réaliste, et relié à votre parcours. Même si votre projet est encore en évolution, il doit présenter une logique. Identifiez le secteur qui vous attire, les fonctions visées, et quelques entreprises où vous aimeriez travailler, afin de donner du relief à votre ambition.
  • La personnalisation selon l’école : enfin, renseignez-vous de manière approfondie sur l’école visée. Quels cours vous intéressent ? Quelle spécialisation correspond à votre projet ? Quelles associations ou opportunités à l’international vous attirent ? Cette personnalisation renforcera la sincérité de votre démarche.

Trouver un cadre efficace pour réussir son pitch

La force d’une bonne méthode repose sur sa simplicité et sa logique narrative. Elle permet de présenter l’essentiel sans digresser, tout en mettant en avant vos spécificités. Voici un exemple d’application :

  • Présentation : commencez par dire qui vous êtes (nom, âge, ville, parcours académique). Remerciez poliment le jury pour le temps qu’il vous accorde, puis introduisez rapidement ce qui vous amène ici aujourd’hui : un déclic, une année de césure, une expérience marquante. L’objectif est d’installer un climat d’échange respectueux et d’attirer l’attention sans entrer encore dans le cœur du sujet.
  • Votre projet : exposez ensuite votre projet professionnel à moyen terme, en citant un métier ciblé, deux ou trois entreprises qui vous inspirent et les éléments de votre parcours qui vous ont orienté dans cette voie (stages, cours, projets, rencontres etc.). N’oubliez pas de mentionner une première étape concrète, comme un stage, un poste ou un rôle associatif. Vous montrez ainsi que vous avez la tête sur les épaules et une vision claire de votre avenir.
  • L’intérêt pour l’école : démontrez ensuite pourquoi vous avez choisi précisément cette école. Faites ici référence aux spécialisations (MSc, électifs etc.), aux cours spécifiques pertinents, aux opportunités de stages à l’international, ou encore à une association précise. Cela prouve que votre choix est éclairé, réfléchi, et en lien direct avec vos aspirations.
  • Conclusion : terminez en présentant deux qualités qui vous définissent, en les illustrant par des faits. Montrez que vous n’êtes pas seulement là pour recevoir, mais aussi pour apporter à l’école. Concluez enfin par une phrase polie et ouverte, qui invite au dialogue avec le jury.

Exemple de pitch structuré

“Bonjour, je m’appelle Michel Baie, j’ai 20 ans et viens de Saint-Etienne. Je tiens tout d’abord à vous remercier pour le temps que vous m’accordez aujourd’hui et espère que je saurai vous démontrer mon intérêt pour SKEMA BS. Lors de ma licence AES, j’ai eu l’occasion de réaliser un stage au sein de la fonction comptabilité d’un grand groupe du secteur du luxe. A force de discussions en interne et de rencontres, j’ai découvert le métier d’auditeur, allié à mon intérêt fort pour la comptabilité”

“Mon objectif est ainsi de devenir auditeur dans un grand cabinet, comme Deloitte ou PwC. J’ai eu un véritable déclic lors de mes cours de comptabilité générale et d’analyse financière, que j’ai adorés pour leur approche concrète et technique. J’ai aussi endossé différents rôles : étudiant et intérimaire pour financer mes études, ce qui m’a appris la polyvalence et la résilience.”

“Je souhaite intégrer le PGE de SKEMA afin de consolider mes bases en gestion lors du M1, acquérir de solides expériences lors d’une césure, puis me spécialiser avec le MSc Auditing, Management Accounting & Information Systems. Les cours comme “AI for Audit” ou “IFRS Group Accounting” correspondent parfaitement à mon projet. Je souhaite également réaliser un semestre en Chine afin d’élargir ma zone de confort et m’investir dans la Junior Entreprise de l’école, qui me semble une excellente porte d’entrée dans le secteur du conseil et de l’audit.”

“Je suis convaincu que mon profil et ma capacité à travailler avec rigueur dans différents contextes, seront des atouts pour la promotion. Merci encore pour votre écoute, je suis à votre disposition pour répondre toute question.”

Les erreurs à éviter à tout prix

Même un contenu bien préparé peut perdre de son efficacité si certains pièges ne sont pas évités :

  • Le pitch récité mot pour mot : cela donne une impression artificielle. Il est préférable de mémoriser des idées et de garder un ton naturel.
  • Un discours trop généraliste : des phrases floues comme “je suis motivé et ambitieux” n’apportent rien si elles ne sont pas concrètes.
  • L’absence de personnalisation : un pitch non adapté à l’école donne l’impression d’un manque d’investissement. Faites toujours le lien avec l’établissement visé.
  • Trop en dire : vouloir tout caser dans un pitch le rend indigeste. Soyez synthétique et stratégique.
  • Ignorer le langage non-verbal : le regard, la posture, et l’intonation jouent un rôle majeur. Soignez votre attitude autant que votre contenu.

De plus, il est tout à fait possible que le jury vous coupe avant la fin de votre pitch. Cela ne signifie pas que vous avez mal commencé. Au contraire, cela peut indiquer qu’ils souhaitent approfondir un point particulier ou accélérer l’échange. Dans ce cas, ne vous laissez pas déstabiliser. Accueillez la question avec le sourire, écoutez-la attentivement, et adaptez votre réponse. Une bonne maîtrise de votre discours vous permettra de revenir naturellement aux idées principales si l’occasion se présente.

Le pitch, levier puissant pour convaincre dès la première minute

Réussir son pitch d’entretien repose sur un équilibre entre contenu bien préparé, structure claire, ton authentique et posture engageante. Une méthode structurée peut s’avérer être un outil simple et puissant pour atteindre cet équilibre. Ainsi, vous montrez au jury que vous êtes un candidat réfléchi, motivé, cohérent dans vos choix, et déjà prêt à intégrer l’univers exigeant d’une école de commerce. Préparez, répétez, ajustez… et surtout, restez vous-même.